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Des zones de guerre aux zones commerciales

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Le rapport Nedstar, numéro 2

Le marché mondial de l'éthanol ne fait pas de pause pendant l'été, et celui-ci est loin d'être calme. Tout a commencé par un tarif douanier. Puis par une grève. Puis par un changement de pouvoir. Cet été, le commerce mondial de l'éthanol est touché de toutes parts. L'UE a retiré au Pakistan son statut SPG+. Les États-Unis ont bombardé des cibles iraniennes. Les offensives d'Israël ont déclenché une crise régionale plus large. L'Inde est en train de réécrire son manuel d'importation, tandis que la Chine riposte à huis clos.

Dans le même temps, les États-Unis durcissent leurs règles à l'intérieur du pays et l'Union européenne s'efforce de maintenir sa ligne réglementaire à mesure que les vents politiques tournent. Au milieu de tout cela : des retards d'expédition, des prix volatils, des sources d'approvisionnement incertaines et des routes commerciales qui ne tiennent plus. Il ne s'agit pas seulement d'une période de turbulences, mais d'un réétalonnage mondial.

Dans cette deuxième édition du Rapport Nedstar, nous présentons les développements clés par région, aidant ainsi les acheteurs et les partenaires à comprendre où se situe le marché aujourd'hui, et où il se dirigera probablement ensuite.

Le commerce mondial en un coup d'œil

Europe : Les tarifs douaniers et les accords commerciaux remodèlent le marché

  • Le Pakistan perd ses privilèges vis-à-vis de l'UE
    La Commission européenne a suspendu le statut SPG+ du Pakistan pour l'éthanol non combustible, introduisant des droits de douane allant jusqu'à 243 euros/tonne à partir du 20 juin. Cette décision fait suite à une augmentation de 300 % des importations entre 2021 et 2024 et à des inquiétudes quant à la perturbation du marché. Le Pakistan était la première source d'éthanol non combustible de l'UE l'année dernière. Lisez notre analyse complète ici.
  • L'industrie britannique du bioéthanol sous pression
    Un nouvel accord commercial entre le Royaume-Uni et les États-Unis a supprimé les droits de douane de 19 % sur les importations d'éthanol américain, mettant les producteurs locaux à rude épreuve. Des entreprises comme ABF Sugar et Ensus mettent en garde contre d'importantes pertes d'emplois en l'absence d'aide gouvernementale.
  • Les tarifs douaniers frappent les spiritueux britanniques
    Fevertree, la marque britannique de mélangeurs haut de gamme, et le brasseur mondial Molson Coors se partageront le coût d'un nouveau droit de douane américain de 10 % sur les exportations britanniques. Par ailleurs, le groupe français de spiritueux Rémy Cointreau a revu ses objectifs pour 2030 en raison de l'affaiblissement des ventes aux États-Unis et de l'augmentation des droits de douane.
  • Un accord commercial stimule le Scotch en Inde
    Un accord commercial entre le Royaume-Uni et l'Inde réduira les droits de douane sur le whisky écossais de 150 % à 75 % immédiatement, puis à 40 % sur dix ans, ce qui pourrait débloquer des opportunités d'exportation à hauteur d'un milliard de livres sterling.

États-Unis : Tarifs douaniers, changements de politique et tensions SAF

  • Les droits de douane américains pèsent sur les spiritueux
    Les droits de douane universels de 10 % continuent de frapper les spiritueux américains. Brown-Forman, fabricant de Jack Daniel's, a annoncé une baisse de 5 % de ses ventes nettes et de 15 % de son revenu net en raison de tensions commerciales et de la prudence des consommateurs.
  • L'EPA propose d'augmenter les volumes de mélange de biocarburants jusqu'en 2027
    Dans une proposition de règlement du 13 juin, l'EPA a relevé les objectifs du Renewable Fuel Standard (RFS) à 24,02 milliards de gallons en 2026 et 24,46 milliards de gallons en 2027, contre 22,33 milliards de gallons en 2025, parallèlement à une augmentation des mandats pour la biomasse et le diesel. Il s'agit là d'un coup de pouce important pour la production nationale de biocarburants.
  • Les États-Unis s'opposent aux critères de l'OACI sur les carburants verts
    Les États-Unis ont l'intention de contester une recommandation de l'agence des Nations Unies pour l'aviation qui favorise l'éthanol de maïs brésilien à base de cultures multiples, en invoquant des préoccupations concernant le biais du score de carbone dans la réglementation sur les carburants durables pour l'aviation.

Brésil : Augmentation des volumes et nouveaux liens avec la Chine

  • Exportations de drêche de distillerie vers la Chine
    Le Brésil a conclu un accord pour exporter des drêches de distillerie (DDG) vers la Chine, remettant en cause la position dominante des États-Unis et renforçant les liens entre le Brésil et la Chine dans le domaine de l'agriculture. La production pourrait atteindre 5 millions de tonnes d'ici la saison 2025/26.

Inde et Pakistan : Tensions politiques et perturbations commerciales

  • Montée des tensions entre l'Inde et le Pakistan
    À la suite d'un attentat terroriste en Inde, les tensions politiques ont entraîné la suspension du traité sur les eaux de l'Indus et l'arrêt des échanges entre les deux pays, ce qui a perturbé les flux d'éthanol et de produits de base.
  • Le Pakistan lance un programme de mélange d'éthanol
    Inspiré par l'Inde, le Pakistan envisage de lancer un programme de mélange d'éthanol afin de réduire la consommation de combustibles fossiles et les émissions de carbone. Le projet suggère un mélange volontaire allant jusqu'à 5 % d'éthanol dans l'essence et vise à diversifier les matières premières.

Chine : Marché fermé, canaux ouverts

  • Maintien des droits de douane, reprise des négociations
    La Chine continue d'appliquer des droits de douane allant jusqu'à 45 % sur les importations d'éthanol, ce qui a pour effet de fermer le marché. Toutefois, les négociations commerciales avec Washington ont repris en avril 2025, ce qui laisse espérer de futurs changements.

Le Moyen-Orient en crise

  • Volatilité géopolitique
    La région est sous tension. La guerre entre Israël et le Hamas a ravivé les tensions, attirant l'Iran et déclenchant des frappes américaines. Les routes commerciales proches du détroit d'Ormuz sont sous pression et les primes de fret augmentent.
  • L'Espagne demande la suspension de l'accord commercial UE-Israël
    Le 23 juin, l'Espagne a officiellement demandé à l'Union européenne de suspendre immédiatement son accord commercial avec Israël en raison des préoccupations relatives aux droits de l'homme à Gaza, ce qui a créé une incertitude sur le marché.
  • Les tensions entre Israël et l'Iran font grimper les prix du pétrole
    Les prix mondiaux du pétrole ont bondi à la suite de la récente escalade entre Israël et l'Iran. Le baril de Brent a bondi de plus de 10 % en juin, dépassant les 77 dollars, les négociants réagissant aux craintes de perturbations de l'approvisionnement sur les principaux itinéraires du Moyen-Orient.
  • Le sentiment de l'UE évolue
    La pression publique en Europe pourrait influencer les futures décisions commerciales, en particulier celles qui concernent Israël et les partenaires commerciaux régionaux.
  • Le marché de l'éthanol se développe
    La production d'éthanol au Moyen-Orient est passée à 169 millions de litres en 2024, soit une augmentation de 25 % en glissement annuel. La Turquie est en tête avec 82 % de la production, avec une demande croissante aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Afrique : L'opportunité d'un carburant durable

  • Le potentiel SAF de l'Afrique du Sud
    L'Association du transport aérien international (IATA) a souligné le potentiel de l'Afrique du Sud pour la production de carburant aviation durable (SAF), en tirant parti de son infrastructure pour soutenir les objectifs mondiaux de décarbonisation.

Perspectives d'avenir : Logistique, risque et résilience

Avec le pic des récoltes au Brésil et le début de la mousson en Inde, le troisième trimestre apportera la pression saisonnière habituelle. Mais en 2025, la vraie question n'est pas seulement celle du volume, mais aussi celle de la volatilité. Les conflits, le climat et la politique créent un environnement commercial où les modèles de longue date s'effondrent.

Chez Nedstar, nous continuons à suivre de près les développements à travers les régions, les cadres réglementaires et les routes maritimes afin de soutenir nos partenaires avec des idées et des stratégies d'approvisionnement qui s'adaptent au moment présent. Restez à l'écoute de notre prochain rapport sur le marché mondial et contactez notre équipe à tout moment pour obtenir des informations personnalisées et un soutien stratégique.

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